Le jeu au Moyen Age


Contrairement à ce que l’on pourrait croire on a beaucoup joué au Moyen Age ; à tel point que le 3 avril 1369 le roi Charles V promulgue une ordonnance qui veut interdire aux sujets de son royaume la pratique de tous les jeux. Les jeux de dés, de tables, le jeu de paume, les quilles, les palets, la soule et les billes sont explicitement désignés. De fait, tous les jeux "qui n’ont point d’utilité pour exercer nos dits sujets au maniement des armes" sont visés, les contrevenants s’exposent à l’importante amende de quarante sous ; pour se divertir, les sujets doivent s’adonner exclusivement au tir à l’arc ou à l’arbalète…..

À l’aube du XVIe siècle, le discours de combat contre le jeu a abouti à la mise en place d’un impressionnant arsenal répressif, mais il est largement contredit par la réalité des pratiques sociales : la notion de jeu a complètement éclaté ! Et les pouvoirs finissent par accepter la distinction  entre jeux interdits, jeux reconnus (comme les jeux à base d’exercices physiques)  et jeux tolérés ; seule demeure la répression des jeux de hasard… Cependant, dans l’impossibilité pratique de faire respecter leur interdiction, les pouvoirs civils ont en général préféré abandonner le recours aux sanctions pénales pour adopter une attitude fiscale permettant d’en tirer des profits substantiels avec le développement de maisons de jeux soigneusement contrôlées par les pouvoirs.                                  L’église, elle, reprouve les jeux, et leur pratique est interdite aux clercs, et la reforme protestante les considère comme « contraires à la parole divine ».

Mais malgré tout cela c’est finalement  l’omniprésence des jeux qui éclate au Moyen Age.